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Compte-rendu de la rencontre internationale «L’enfermement des étranger-e-s en Europe et au-delà : quels horizons?»

Article publié le 11/03/2014

Depuis une dizaine d’années, au sein de l’Union Européenne (UE) et à ses frontières (méridionales et orientales), le nombre de centres de détention pour migrant-e-s ne cesse d’augmenter. L’enfermement de ceux et celles que l’on considère comme « indésirables» est devenu un outil privilégié de la « gestion » de l’immigration et de l’asile. Sur le seul territoire de l’UE, chaque année, près de 600 000 étranger-e-s sont privé-e-s non seulement de liberté, mais aussi, souvent, de l’accès à des conseils juridiques, à des soins, au droit de vivre avec leur famille… Ces violations des droits restent largement cachées: tout est fait pour que ces lieux, et les personnes qui y sont enfermées, soient tenus à l’écart de tout regard extérieur qui pourrait porter des critiques sur ces dispositifs.

La campagne « Open Access Now », menée depuis 2011 par les réseaux Migreurop et Alternatives Européennes, poursuit sa mobilisation pour un accès inconditionnel de la société civile et des journalistes à ces lieux. C’est dans ce cadre que Migreurop, en lien avec l’Observatoire de l’Enfermement des Étrangers (France), vous a convié, le 6 décembre dernier, à une rencontre internationale intitulée « L’enfermement des étrangers en Europe et au-delà : Quels horizons ? ». Il s’agissait de faire – à travers deux tables-rondes – le point sur les nouveaux enjeux de l’enfermement des étranger-e-s dans des pays ciblés de l’Europe et du pourtour méditerranéen, ainsi qu’un bilan critique des mobilisations de la société civile afin de permettre la construction et/ou le renforcement de liens entre ces dernières.

En ouverture de la matinée, Olivier Clochard (Migrinter, France/Migreurop) a présenté le projet participatif closethecamps.org, promu par le réseau Migreurop dans le cadre de la campagne Open Access Now et visant à renforcer la connaissance des camps et l’argumentaire des organisations et personnes qui luttent contre l’enfermement, mais aussi à proposer des informations pratiques aux associations et aux familles de migrant-e-s détenu-e-s.

Ensuite, David Rohi (Cimade, France/Migreurop), Marine de Haas (Frontiers Ruwad, Liban/Migreurop), Nicanor Haon (FTDES, Tunisie/Migreurop) et Sigal Rozen (HLMW, Israël) ont présenté lors de la première table ronde, modérée par Laure Blondel (Anafé, France/Migreurop) la situation de l’enfermement et les principaux enjeux en Europe, en France, au Liban, en Tunisie et en Israël.
Une deuxième table-ronde, modérée par Brigitte Espuche (Anafé, France/Migreurop) a porté sur les mobilisations de la société civile en Europe (Alessandra Capodanno – Open Access Now/Migreurop), France (Arnaud Veisse – Comede/OEE, France), au Royaume-Uni (Jerome Phelps – National detention forum/Detention Action, Royaume Uni), à Chypre (Doros Polykarpou – KISA, Chypre/Migreurop) et en Israël (Sigal Rozen – HLMW, Israël).

165 membres associatif-ve-s, militant-e-s, chercheur-euse-s, enseignant-e-s, étudiant-e-s, juristes, travailleur-euse-s sociaux/sociales, journalistes et parlementaires originaires de 14 pays (Allemagne, Belgique, Bulgarie, Chypre, Espagne, France, Israël, Italie, Mali, Mauritanie, Maroc, Togo, Tunisie) ont participé à la conférence.

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