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Grèce [FR] Libération, Grèce: des Syriens campent devant le Parlement pour de meilleures conditions d’accueil.

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Article publié le 23/11/2014

[FR] En Grèce des citoyens syriens, dont beaucoup de familles, campent devant le Parlement, à Athènes et ont entamé une grève de la faim pour demander des conditions de vie dignes. La plupart d’eux ne reçoivent aucune aide au logement, nourriture ou soins médicaux de l’Etat grec.

Grèce: des Syriens campent devant le Parlement pour de meilleurs conditions d’accueil

Un enfant tient la photo d'un bateau de réfugiés alors que 200 réfugiés syriens campent depuis trois jours devant le Parlement d'Athènes, le 21 novembre 2014 en Grèce

Un enfant tient la photo d’un bateau de réfugiés alors que 200 réfugiés syriens campent depuis trois jours devant le Parlement d’Athènes, le 21 novembre 2014 en Grèce (Photo Louisa Gouliamaki. AFP)

Environ 200 réfugiés syriens campent depuis mercredi devant le Parlement à Athènes, parfois en famille, pour réclamer de meilleures conditions d’accueil en Grèce, où le nombre de réfugiés a triplé entre début 2013 et début 2014.

Face au Parlement grec, place Syntagma, lieu symbolique des défilés anti-austérité, une dizaine de familles sont allongées à même le sol sur des couvertures colorées.

Des hommes tiennent des banderoles portant, en anglais, grec et arabe, la même inscription : «Nous demandons au gouvernement de trouver une solution immédiate pour les réfugiés syriens.»

D’autres proposent aux passants de signer une pétition improvisée sur un cahier d’écolier. «Laissez-nous partir ou donnez-nous des conditions de vie dignes de tout être humain. Voilà ce que nous demandons au gouvernement grec», explique Abdul Antaky, 21 ans, en Grèce depuis deux mois.

«Nous voulons avoir un logement, pouvoir travailler, étudier, pouvoir être soignés gratuitement. Nous pensions y avoir accès en venant en Europe», poursuit cet ancien opposant au régime de Bachar al-Assad qui a passé deux mois dans les geôles syriennes avant de s’enfuir et de demander l’asile en Grèce.

Selon l’administration grecque, le taux de réponses positives aux demandes d’asile des Syriens s’élève à 99,3%.

Mais l’étude des demandes peut prendre plusieurs mois pendant lesquels aucune infrastructure n’est prévue pour les accueillir. Sans le statut de réfugiés, ils ne peuvent ni voyager, ni travailler, ni même s’inscrire dans le système éducatif.

Les familles et les enfants ne sont pas plus aidés par le gouvernement grec.

– ‘Une solution pour tout le monde’ –

Halawa Sawsan, 39 ans, est épuisée et, comme beaucoup de migrants syriens, elle souhaite rejoindre l’Allemagne : «Ici, mes enfants de 8 et 14 ans ne peuvent pas aller à l’école et ils ont besoin de construire leur avenir ! Mon mari est paralysé et lui a besoin d’être suivi par un médecin.»

Fayad Siham, 44 ans, vit depuis trois mois dans la rue avec les neuf autres membres de sa famille. «Comme nous n’avons pas de papiers, nous ne pouvons pas louer de logement et les passeurs en profitent en nous demandant 900 euros par mois pour rester dans des appartements au centre d’Athènes… Et nous n’avons pas cet argent !», explique-t-elle.

Face à cette mobilisation, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Angelos Syrigos s’est entretenu avec plusieurs de ces réfugiés vendredi.

«Nous leur avons proposé de nous faire une liste avec les noms des familles nécessitant un logement d’urgence et des papiers au plus vite mais nous n’avons pas eu de retour de leur part», assure Angelos Syrigos.

«Ils demandent par ailleurs que nous leur délivrions des laissez-passer pour aller vers d’autres pays européens, mais ces documents ne sont pas prévus par la législation européenne !», ajoute-t-il.

«Nous n’avons pas confiance et nous n’avions pas envie de nous désolidariser les uns des autres. Nous voulons une solution pour tout le monde, pas uniquement pour deux ou trois familles», a rétorqué pour sa part Abdul Antaky.

Le nombre des réfugiés en Grèce, venus notamment de zones en guerre, a augmenté de 223% début 2014 par rapport à début 2013, selon le Haut commissariat des réfugiés (HCR).

Au total 22.089 personnes sont arrivées entre janvier et août 2014 sur les îles de la mer Egée, dont une majorité de Syriens, contre 6.834 sur la même période de 2013 et 11.500 en tout l’année entière.

La Grèce, qui demande depuis plusieurs mois plus de fonds auprès de l’UE pour faire face à l’afflux de réfugiés, est régulièrement épinglée par les organisations internationales pour le non respect de leurs droits.

 

Voir l’article en ligne:

http://www.liberation.fr/monde/2014/11/23/grece-des-syriens-campent-devant-le-parlement-pour-de-meilleurs-conditions-d-accueil_1148937

Voir aussi :

http://observers.france24.com/fr/content/20141125-syrie-grece-manifestations-greve-refugies-faim

https://twitter.com/hashtag/SyrianRefugeesGR?src=hash